Le Livret A continue d’attirer les épargnants qui ne cessent de déposer leurs économies. En septembre, la collecte sur ce fameux compte épargne a progressé de 1,13 milliard d’euros, succédant aux chiffres records de l’été. La crise de la dette n’est pas pour rien dans cette attirance pour un produit de placement sécurisé, fortifié par un taux de rémunération hissé à 2,25%.
Le tonus du Livret A
Livret d’épargne le plus populaire en France, le Livret A serait détenu par 60 millions de Français, d’après le recensement de la Banque de France établi fin 2010. Défiscalisé, ce compte épargne profite d’un taux de rémunération de 2,25% net depuis le 1er août. Il vient d’être enregistré pour le mois de septembre 2011 une collecte de 1,13 milliard d’euros, faisant parvenir l’encours total sur ce livret à 211,5 milliards d’euros.
Le montant de la collecte sur le Livret A au mois de septembre est certes remarquable mais n’équivaut pas les sommets atteints cet été. En juillet et en août, 5 milliards d’euros supplémentaires ont été déposés sur les Livrets A, avec 2,91 milliards d’euros pour le seul mois d’août 2011. Forcément, il était difficile de faire mieux en septembre.
Un contexte de crise et un taux de rémunération favorables
Depuis la crise de 2008, un mouvement de fond chez les épargnants profite aux produits d’épargne liquides et non risqués. Le Livret A ressort gagnant face à l’assurance-vie qui enregistre ses premiers reculs.
Le relèvement du taux de rémunération n’est pas non plus étranger au regain d’intérêt pour ce compte épargne. Passant de 2% à 2,25% le 1er août, le taux du Livret A évolue en fonction des taux du marché monétaire et de l’inflation. Cette revalorisation régulière se conforme aux règles en vigueur depuis 1986, l’objet étant d’offrir aux Français un moyen d’épargne corrigé de l’inflation.
Vers une reformulation du livret de développement durable
Tandis que le Livret A rassure les Français face à la crise de la dette, le Livret de développement durable (LDD) ne bénéficie pas du tout du même engouement malgré un fonctionnement similaire. Son encours total s’affiche à 68,7 milliards d’euros et il enregistre même un recul des fonds de 0,38 milliard d’euros.
Pour enrayer ce mouvement de retrait, le gouvernement intervient et prépare sa transformation en Livret de Développement Industriel Durable (LDID) pour le début de l’année 2012. Pour le ministre de l’Industrie, Eric Besson, il s’agit de réorienter l’emploi des fonds vers le financement des PME industrielles françaises : « Je vous confirme que nous achèverons la transformation du Livret de développement durable en Livret de développement industriel durable annoncée cette année par le président de la république ». Selon les précisions données par l’entourage du ministre, « Cela devrait intervenir d’ici début 2012 (…) Il y a toute une procédure de consultations en cours et la mesure devrait être prise par arrêté ». Toutefois, indépendamment de la destination des fonds et des titres donnés à l’épargne, les Français seront plus particulièrement attentifs au plafond, au taux de rémunération et au régime fiscal et social affectés à cette (nouvelle ?) formule d’épargne. Si rien ne change, c’est un maigre cadeau fait aux PME industrielles.