Le chiffre de l’inflation vient de tomber. L’indice des prix à la consommation, hors tabac, s’élève à +0,8% sur un an. En conséquence, le taux de rémunération du Livret devrait passer à 1%, sauf si le ministre de l’économie écarte l’application de la règle de calcul pour un taux plus attrayant.
Le directeur général de la Caisse des dépôts, Jean-Pierre Jouyet, avait d’ores et déjà prévenu dans le Journal du dimanche du 7 juillet, que le taux de rémunération du Livret A, actuellement de 1,75% net, plongerait cet été sous la barre des 1,50%.
Dans le même temps, le haut fonctionnaire admettait qu’une telle mesure comportait des répercussions négatives sur le plan politique. Est-ce bien le moment de déplaire à l’électorat ?
De l’autre côté de la balance, il précise que plus le taux de rémunération est faible, moins l’épargne est coûteuse pour la Caisse des dépôts, et plus elle est en mesure de financer à des conditions avantageuses les offices HLM.
Par conséquent, accepter de mobiliser ses économies sur un compte épargne faiblement rémunérateur revient à faire un geste solidaire qui plaira à bon nombre d’épargnants sincèrement engagés.
Cependant, la modification du taux du Livret A n’interviendra pas avant le 1er août et la décision définitive revient à la Banque de France et au pouvoir en place, lesquels ont autorité pour écarter le calcul réglementaire.
Toutefois, au vu du ralentissement de l’inflation, cette option ne semble pas envisagée, le gouverneur de la Banque de France s’étant prononcé favorablement à une baisse du taux d’intérêt du Livret A tout comme Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie, qui n’entend pas échapper à la baisse du taux, quoiqu’il se réserve toujours la possibilité d’intervenir au dernier moment pour en adoucir la chute.