La réforme du plafond du Livret A, mesure phare du candidat Hollande, est finalement mise en suspend. Empruntant aux Jésuites l’art de l’euphémisme Moscovici assure qu’elle sera mise en place… au rythme des besoins.
Ne pas déstabiliser les acteurs concernés
Lors de la campagne présidentielle, le parti socialiste annonçait vouloir doubler le plafond du Livret A, notre célèbre compte épargne réglementé et défiscalisé. Bloqué à 15 300 euros d’épargne, ce livret pourrait recevoir jusqu’à 30 600 euros rémunérés à un taux d’intérêt, en principe, calculé pour protéger l’érosion du pouvoir d’achat.
Cette réforme est motivée par la volonté d’accélérer la cadence des créations de logements sociaux, visant un rythme de 150 000 constructions par an contre 110 000 en 2011.
Actuellement, près de 65% des dépôts du Livret A et du Livret de développement durable (LDD), centralisés à la Caisse des dépôts, sont consacrés au financement du logement social à des taux bonifiés. Or, les banques, après avoir gardé le silence pendant la campagne, signalent à présent que ces ressources sont excédentaires par rapport aux besoins de financement du logement social.
L’actuel ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a pris acte de cet état de fait en déclarant que la revalorisation du plafond du Livret « … sera mise en place au rythme des besoins… sans déstabiliser les acteurs concernés »
L’essentiel de la réforme reste sauf à savoir « développer les financements » et « mieux orienter l’épargne ». Il reviendra à Pierre Duquesne, ancien conseiller économique de Lionel Jospin à Matignon, de concrétiser les propositions de cette réforme pour la rentrée.