La priorité affichée du candidat socialiste à la présidentielle est d’accroître la capacité de l’Etat à financer le logement social et les PME par le biais du Livret A et du Livret Développement Durable (LDD). Ainsi, il s’apprête à doubler leur plafond dès le lendemain de son élection pour rendre cette épargne administrée toujours plus attractive.
Tandis que chacun sait que le logement social achoppe sur des questions de surfaces disponibles, de sécurité publique, de définition même de « logement social », du manque de transparence des HLM…, François Hollande se focalise sur son financement alors que selon le ministre de l’économie les réserves existent.
Peu importe, il s’agit d’une épargne administrée précieuse pour l’action de l’Etat et par conséquent, le favori à l’élection présidentielle s’engage à doubler le plafond de dépôt sur un LDD et un Livret A.
C’est donc un début de mandat qui s’annonce en fanfare avec un maximum de dépôt de 30 600 euros sur le Livret A, contre 15 300 euros actuellement et 12 000 euros sur le LDD au lieu de 6 000 euros. Il attend des Français des dépôts supplémentaires « de l’ordre de 15 à 20 milliards d’euros ».
Faut-il rappeler que le Livret A apparaît comme le compte épargne le plus populaire en France avec près de 60 millions de détenteurs. Pourtant cette confiance aveugle est peut-être mal placée puisque la rémunération relève purement de l’arbitraire bureaucratique, le gouverneur de la Banque de France pouvant même recommander au ministre de l’économie de « ne pas appliquer le taux ».
De plus, les organismes collecteurs n’ont pas la libre disponibilité de ses ressources et ne sont pas autoriser à les placer là où l’investissement serait le plus rentable. Ces fonds sont réservés à la Caisse des dépôts pour financer les organismes HLM ou accorder des taux subventionnés aux PME et entreprises innovantes. Relever les plafonds de cette épargne réglementée ne la transformera malheureusement pas en valeur refuge.